La Palestine : un statut historique et symbolique miné par le caractère illusoire et trompeur de la Résolution de l’Assemblée Générale de l’ONU de 1947 relative au partage de la Palestine.

Il faut rappeler que la question palestinienne fut constamment la principale aspiration des masses et des intellectuels arabo-musulmans (modérés ou intégristes), tout en inscrivant la libération de Jérusalem en tête de leurs préoccupations et de leurs priorités. Le syndrome de celui qui fut le libérateur du deuxième lieu saint de l’islam et l’unificateur de la Communauté islamique (-Saladin –)   est toujours présent dans les esprits des peuples musulmans. L’entité israélienne créée de toute pièce à l’ère de la domination coloniale anglaise, ressuscite chez les musulmans l’avènement historique et symbolique d’une possible libération de la Palestine et de Jérusalem des occupants sionistes identifiés (à tort ou à raison) aux croisés envahisseurs issus (au 12ème siècle) de l’autre monde pour prendre  leur terre, humilier leur peuple et violer leurs lieux sacrés
A notre avis, le conflit israélo-arabe n’est pas essentiellement lié aux traditions ancestrales ou à une guerre de religions. Il s’agit d’un conflit politique engendré dans une première étape par l’avènement d’un rapport de force entre les puissances coloniales (en l’occurrence l’empire britannique) et les ambitions expansionnistes et obscurantistes sionistes ( non représentatives du peuple et du système de croyance juifs), et dans une deuxième étape par l’intégration d’Israël à la politique géopolitique et stratégique américaine avec l’aide de l’intelligentsia juive (formant le lobby sioniste aux Etats Unis)   pour enfin saper les objectifs de développement initiés par le nationalisme arabe  et retarder la création de l’Etat palestinien, avant que les extrémismes intégristes (politiques et religieux) des deux camps s’emparent de la gestion des conflits au moyen orient, se soldant jusqu’à présent ( depuis la défaite arabe de 1967) par une nette «supériorité» médiatique, politique et militaire israélienne.
De même que l’origine du malentendu et du blocage de la résolution de la question palestinienne se trouve dans le caractère ambigu des Résolutions du Conseil de Sécurité :
-Tout d’abord la partition de la Palestine (votée par l’ONU en 1947) qui donna naissance à l’entité juridique d’Israël sans création effective de l’Etat arabe palestinien  
-Les résolutions 242 et 338 de l’ONU qui portaient les prémisses de la liquidation de la question palestinienne (après la défaite de 1967) tout en confortant le projet initialement élaboré par le mouvement sioniste, à savoir l’abandon par les palestiniens de 77% du territoire qui les obligent à mener des discussions et des négociations avec les juifs sur les 23% du territoire restant ! : L’occupation aujourd’hui de plus de 65% du territoire de la Cisjordanie en raison de la politique de colonisation israélienne systématique qui s’ajoute au refus catégorique israélien de toute option de retour des réfugiés, répond parfaitement à cet objectif diabolique de démanteler définitivement l’unité  du peuple palestinien et de gérer indéfiniment les divisions entre ses représentants politiques et militaires !

Les grandes étapes historiques et politiques de la Palestine (1917 – 2015 )

·La Palestine intègre géographiquement les trois grandes parties constituées de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du territoire israélien (dit «carré vert»
·Les circonstances exceptionnelles générées par la première guerre mondiale ont relancé les aspirations des arabes et des juifs à contrôler les territoires de la Palestine et une révolte arabe se déclencha avec le soutien de la Grande Bretagne contre le pouvoir Ottoman dès 1916 ;
·Après la première guerre, la SDN (Société Des Nations) accorda un mandat à la Grande Bretagne sur la Palestine ( 1922 ), en cautionnant le souhait exprimé par le ministre britannique Balfour d’y créer un foyer national juif (1917). ;
·Les années 1930 furent marquées par la confrontation entre les arabes et les immigrés juifs, alors que le mouvement sioniste Irgoun (en tant que premier inventeur du terrorisme politique) s’engagea en même temps depuis 1939 dans un combat violent contre les mesures restrictives britanniques imposées à l’immigration juive vers la Palestine ;
·1947 : Décision historique de l’ONU du partage de la Palestine en deux Etats ( arabe et juif ) ;
·La première grande défaite arabe face aux guérilléros sionistes en 1948 déboucha sur la proclamation de l’Etat d’Israël, et les actions terroristes sionistes contre les arabes provoquèrent un mouvement des réfugiés vers les territoires arabes voisins, alors que la Cisjordanie est intégrée au royaume de Jordanie ;


·La lutte continue des Palestiniens après la création de l’Etat d’Israël a conduit à la création de l’Organisation de Libération de Palestine ( OLP ) en 1964 .

·Occupation par Israël de la bande de Gaza et de la Cisjordanie à l’occasion de la grande défaite des armées arabes ( Syrie, Egypte, Jordanie) en 1967;
·Après la première « Intifada » palestinienne ( 1988), l’OLP proclama la création de l’Etat palestinien indépendant en Novembre de la même année ;
·Malgré les négociations engagées entre Palestiniens et Israéliens (1991) sous l’égide des Etats Unis ( Conférence de Madrid ) et le traité de paix signé à Washington (1993), suivies de l’instauration d’une autonomie dans les principales villes de Cisjordanie (1995), et en dépit des résolutions historiques du Sommet de Camp David (juillet 2000) et les accords d’Oslo, les politiques de colonisation et les agressions perpétrées israéliennes contre les Palestiniens générèrent une situation de blocage jusqu’à la mort de Yassir Arafat en novembre 2004 ; 

·2005 élection de Mahmud Abbas à la tête de l’Autorité Palestinienne, suivi du retrait des Israéliens de la bande de Gaza ;
·2006, L’organisation islamiste sunnite Hamas réalisa une large victoire aux élections législatives libres à Gaza et un premier gouvernement légitime fut formé dirigé par son leader Ismaïl Hanya ;

· La prise du pouvoir à Gaza par une organisation jugée radicale et foncièrement antisioniste, a conduit Israël, l’Union Européenne et les Etats Unis à prendre des mesures de sanctions économiques contre la bande de Gaza, malgré l’organisation d’élections libres et légales et en dépit de la formation d’un gouvernement d’union nationale en 2007 nommé par Mahmud Abbas et dirigé par une personnalité (Salam Fayyad) issue de l’organisation modérée Elfath ; 
·A partir de 2008, l’accès au pouvoir en Israël d’une coalition d’extrême droite du Likoud dirigée par Natanyahou et des partis religieux intégristes foncièrement obscurantistes, qui s’ajoutent aux conséquences néfastes des sanctions internationales et de l’embargo total sur la population palestinienne ( de plus de 1,9 millions d’habitants), ont conduit à la transformation de la bande de Gaza en plus grande prison de l’histoire humaine ! Alors que l’entité sioniste continuait à profiter de la politique arabe des Etats Unis ( fondée sur le crédo de «deux poids deux mesures») et de la passivité et des complicités des monarchies aristocratiques arabes (dépourvues de l’esprit du «nationalisme arabe»  pour mener périodiquement des agressions inhumaines et barbares contre les mouvements de résistance de Hamas et de Jihad Al’Islami ( fin 2008/début 2009, 2012, 2014 ( voir détails plus loin ).
·Après le rejet de la première demande d’admission de l’Etat de Palestine à l’ONU en qualité de membre à part entière en septembre 2011, Mahmud Abbas réussit à obtenir son adhésion à l’UNESCO (en octobre) ainsi que le statut d’Etat observateur à l’ONU en novembre de la même année ;
Concernant les poursuites des responsables politiques et militaires israéliens pour génocides et crimes de guerre, il faut distinguer deux étapes : l’Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a bloqué jusqu’à l’agression israélienne d’aout 2014 ( malgré le génocide et les assassinats collectifs du peuple de Gaza perpétrés par l’Etat fasciste israélien en 2008 et en 2014), toute possibilité de poursuivre pénalement les criminels israéliens, en refusant délibérément d’adhérer en tant qu’ «Etat observateur» de l’ONU ( adhésion prévue par le Traité de Rome) aux règlements de la Cour Pénale Internationale par crainte des représailles (d’ordre diplomatique, politique et médiatique) américaines et israéliennes contre l’Autorité palestinienne et son président !